Certaines questions d’ordre général sur l’Amap reviennent souvent.
Vous pouvez consulter la charte des AMAP rédigée en 2014 par MIRAMAP (mouvement interrégional des AMAP)
En octobre 2014, Val de Marne TV a réalisé un entretien réalisé avec Mikhal Bak, fondatrice des Paniers des Bordes. Nous le publions ici pour éclairer sur plusieurs aspects de l’Amap en général et de la nôtre en particulier.
Comment définiriez vous une Amap ?
Une Amap (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) est un partenariat entre un producteur et un groupe de consommateurs qui s’engagent à acheter et à se répartir sa production durant une période définie (une année entière dans notre cas). Cet engagement libère le producteur des aspects liés à la commercialisation de sa production (vendre sur les marchés, à des grossistes ou des détaillants), et lui permet de se concentrer principalement sur la qualité de sa production et moins sur la quantité. En effet, les consommateurs qui le soutiennent (les « Amapiens ») s’engagent à être solidaires avec lui en cas d’aléas de sa production (aléas climatiques, ravageurs, etc…).
Qui sont vos fournisseurs, où se situent-ils ?
Notre association a trois partenariats Amap avec des producteurs situés en Seine-et-Marne : une Amap légumes (distributions hebdomadaires), une Amap œufs (livraisons tous les 15 jours), une Amap agneau (livraison annuelle), et parallèlement à cela, nous organisons très régulièrement des commandes groupées de produits divers à des producteurs régionaux (poulets, produits laitiers, miel, pommes, pommes de terre…), des producteurs d’autres régions (viande, huîtres, jus de pomme, cidre…), voire parfois de l’étranger (huile d’olive grecque, fruits andalous, pâtes italiennes…). Tous les produits sont bio.
Pourquoi l’idée de mettre en place une Amap dans votre ville aujourd’hui … ? Qu’est ce qui a motivé cette décision ?
Mes premières motivations, je les ai détaillé dans cet article paru en 2008 sur le site NaturaVox. Aujourd’hui, pour moi, l’achat de produits bio en circuit court est avant tout un choix de société.
Consommer des produits bio, frais, sont source de grosses dépenses dans l’imaginaire des Français … en tout cas c’est ce que l’on constate dans les supermarchés. Vous alignez-vous aux prix des supermarchés ou au contraire, baissez-vous les prix ? Si c’est le cas, comment faites vous pour être attractif par rapport aux grandes enseignes ?
Pour moi, à la base, l’attrait de l’achat en circuit court, n’est pas financier. C’est une démarche qui s’inscrit dans la volonté de soutenir une certaine agriculture, respectueuse de l’humain et de l’environnement, de soutenir les agriculteurs qui pratiquent cette agriculture si peu soutenue par les pouvoirs publics, et aussi de sortir de la grande distribution, dont l’impact sur l’économie, l’emploi, la santé et l’environnement sont désastreux. La qualité des produits que nous achetons aux producteurs est incomparable avec ceux que l’on peut trouver dans les grandes surfaces. Dans nos paniers, il existe aussi des doses non négligeables de lien social, de convivialité, de solidarité, de découverte…. qui n’existeront tout simplement jamais dans les supermarchés. Tout cela fait que comparer le prix de nos paniers avec les produits distribués dans les grandes surfaces, cela n’a pas vraiment de sens.
Est-ce un mode de vie de consommer des produits locaux, ou est-ce à la portée de tout le monde ?
C’est un mode de vie qui est à la portée de tout le monde ! Lorsqu’on se retrouve avec plus de produits frais de qualité, on passe plus de temps à cuisiner, et on achète moins de plats déjà cuisinés. En terme de coût, on y gagne, mais la contrainte la plus souvent ressentie lorsqu’on expose ainsi les choses, n’est pas tant liée au coût des produits de qualité qu’au manque de temps pour les préparer… La notion de temps est quelque chose de très subjectif. Tout n’est qu’une question de priorité. Quand on s’interroge sur nos priorités, on trouve toujours le temps requis pour s’y consacrer et nos habitudes se mettent à changer de façon toute naturelle. L’achat en circuit court s’accompagne souvent d’une réduction de consommation de protéines animales (viande) et d’une augmentation d’aliments riches en protéines végétales (légumineuses, céréales…). Notre santé, notre porte-monnaie et l’environnement y gagnent ! Comme je l’ai dit plus haut, comparer ses tickets de caisse de supermarché avec l’équivalent en bio, ça n’a pas beaucoup de sens. Une vraie alimentation saine nécessite souvent une vraie remise en question de nos habitudes alimentaires en s’intéressant non pas au coût financier des produits mais à leurs modes de production et à leurs apports nutritifs.
Combien d’adhérents comptez vous aujourd’hui ?
Environ 250 membres, répartis en 3 groupes sur trois villes : Champigny, Saint-Maur et Noisy-le Grand. Notre maraîcher nous livre en tout 120 paniers. Certains « Amapiens » prennent des paniers complets (hebdomadaires), d’autres des demi-paniers (un panier tous les 15 jours), et d’autres encore, nommés les « intermittents », peuvent récupérer les paniers des Amapiens lorsque ceux-ci s’absentent, et participer aux commandes groupées.
Comment attirez vous de nouveaux adhérents ?
Il nous arrive très ponctuellement de tenir un stand, plus pour promouvoir le concept des Amap que notre association, mais en général, ce sont les personnes intéressées qui nous contactent, en nous trouvant par simple recherche sur internet ou encore sur le site du Réseau des Amap en Ile-de-France.