La Plaine des Bordes

Notre implication dans le projet de La Plaine des Bordes, de 2008 à 2014

Notre association s’est créée en 2008 et s’est donnée le nom de « Paniers des Bordes » car elle portait le projet d’installation de maraîchage bio avec gestion en Amap sur la Plaine des Bordes.

À ce titre, jusqu’en 2012, elle s’est impliquée dans le développement du « projet global » du site, géré par le Conseil général du Val-de-Marne. En 2012, les invitations aux réunions du Conseil général et autres collectifs des associations impliquées ont cessé. Nous avons continué néanmoins a manifester notre attachement à ce projet, mais en vain. Nous n’avons eu plus aucune écoute du Conseil général et nous avons été simplement écartés du projet. Lors de notre Assemblée générale 2014, nous avons décidé de mettre fin à nos tentatives infructueuses d’être pris en considération par le Conseil général.

Ici, nous retraçons l’historique, en publiant des extraits de nos comptes-rendus d’activité annuels :

Compte-rendu 2009

Peu d’avancées en 2009.
Le Conseil général, propriétaire du terrain, a pris la mesure de la forte demande qui existe pour les Amap en Ile-de-France, et a confirmé que dans le parcellaire, environ 6,5 hectares sont réservés pour l’installation de maraîchage bio pour Amap, ce qui permettrait l’installation de plusieurs maraîchers. La partie prévue pour le maraîchage semble présenter quelques difficultés puisque la terre y retient l’eau en hiver et s’assèche fortement en été. Avec des moyens financiers suffisants, cette parcelle pourrait être plus propice au maraîchage ; la question du financement reste épineuse car le Conseil général déclare ne pas pouvoir assurer d’investissements importants. Des questions juridiques se posent également, en termes de type de bail que le Conseil général pourrait proposer aux exploitants et aux associations qui occupent ou occuperont les terres.
Notre association a défendu le projet de mise en place d’une « ferme couveuse », qui pourrait se mettre en place avec le partenariat du Résau des Amap Ile-de-France et du Groupement des agriculteurs biologiques (GAB Ile-de-France). Il s’agit d’un accompagnement de jeunes maraîchers fraîchement formés durant leurs deux premières années d’expérience professionnelle, par des producteurs expérimentés à la fois dans la production bio et dans le système Amap (conseils techniques et en gestion).
L’unique avancée concrète de l’année à la Ferme des Bordes, aura été l’installation de l’ânier Pierre Cousin, producteur de produits cosmétiques bio à base de lait d’ânesse (marque « Téliane »), en décembre sur une partie du parc départemental.

Compte-rendu 2010

En 2010, le projet de « La Plaine des Bordes » a redémarré.
Un appel à projet sera lancé en 2011 et le Conseil général (CG), propriétaire du terrain, nous a invité à une série de réunions de concertation, destinées à élaborer les termes de cet appel pour qu’il puisse être le plus proche possible des aspirations des acteurs déjà installés sur le terrain : Les Jardins des Bordes, Les Abeilles des Bordes, Téliane (l’éleveur d’ânes installé sur le terrain depuis fin 2009) et nous, qui ne sommes pas installés à proprement parlé sur le terrain, mais qui sommes considérés partenaires du projet au même titre que les autres. Le CG a également associé au projet Les Jardins du Cœur (action de réinsertion sociale par le jardinage gérée par les Restaurants du Cœur).
Des réunions régulières appelées « Comités techniques » ont été mises en place à partir de juin, réunissant les services concernés au sein du CG et les associations partenaires. Ces réunions sont ponctuées par d’autres réunions, « Comités de pilotage », se déroulant en présence des élus.
Le CG a confié « l’ingénierie sociale » du projet à la Ferme des Meuniers qui se trouve à Villeneuve-le-Roi et qui a une vocation semblable au projet que nous souhaitons y mener (un espace axé sur le « bien vivre ensemble », l’implication citoyenne, la pédagogie, la réinsertion sociale… le tout dans un cadre agricole). La Ferme des Meuniers servira de consultant en s’appuyant sur son expérience de 15 ans.
Avec Les Jardins des Bordes, nous avons commencé à élaborer un projet écrit, mettant l’accent sur notre volonté commune de voir cet espace se transformer en un espace d’agriculture péri-urbaine exemplaire en termes d’écologie et d’implication citoyenne « militante ». Les deux axes que nous défendons sont :
• Agriculture biologique et biodiversité,
• Ouverture aux populations locales et solidarité (économie alternative, pédagogie, réinsertion sociale, formation professionnelle, loisirs…).
Fin 2010, les questions concernant le rôle précis qu’auront à jouer les associations partenaires vis-à-vis de l’appel à projet et dans la gestion du projet une fois que celui-ci sera en place, restent à être définies.

Compte-rendu 2011

Au premier semestre, une « charte » pour le site a été élaborée, orchestrée par La Ferme des Meuniers, association missionnée par le Conseil général du Val-de-Marne (CG) pour gérer « l’ingénierie sociale » du projet. Plusieurs « réunions de concertation » ont eu lieu avec les associations impliquées dans le projet qui, malheureusement, n’ont pas réussi à trouver une voix commune : Les Jardins et Les Paniers des Bordes ont défendu un cadre plus contraignant (exigence d’une production bio sur le site) et plus précis en termes de protection de la biodiversité, tandis que l »association « Relocalisons » (qui a rejoint le projet en début d’année), et l’éleveur d’ânes installé sur le site, suivis par l’association « Les Abeilles des Bordes » étaient favorables à une charte plus complaisante. Le manque de communication entre ces structures était déplorable, et notre tentative de favoriser le dialogue a échoué. Au final, dans la charte, les points de vue communs des associations Les Paniers et Les Jardins des Bordes n’y ont été que très peu pris en compte.
Parallèlement à cela, le CG a lancé un appel à projets pour solliciter des candidats à l’installation. La seule candidature concernant du maraîchage était celle d’une personne qui n’était pas maraîcher de profession mais qui avait un projet vaste de maraîchage bio avec diverses formes d’exploitation (Amap, cueillette, restauration et boutique) et l’intention de recruter des maraîchers expérimentés. Sa candidature n’a pas été retenue. Fin 2011, restent en lice un centre équestre et un arboriculteur. Néanmoins, le CG semble ne pas exclure la possibilité d’installation de maraîchage si une candidature sérieuse se présente. Le Réseau des Amap IdF a été appelé à la rescousse…

Compte-rendu 2012

Nous avons cru comprendre que le Conseil général du Val-de-Marne (CG) a définitivement abandonné l’idée d’installer du maraîchage sur le site de la Plaine des Bordes, parce qu’il n’a pas retenu de projet de maraîchage lors de son appel à projets, et aussi parce que nous n’étions plus invités aux réunions des associations impliquées dans le projet global.
Début septembre, Mikhal Bak est allée rencontrer Stéphanie Darmon-Rigail, la chargée de mission, pour lui faire part de nos recherches de local pour le groupe de Champigny et aussi pour la future coopérative alimentaire. Elle a appris que le projet de maraîchage n’a pas été abandonné et que la structure « Val Bio Centre » (gérant des Paniers du Val de Loire) a été sollicitée pour envisager une installation sur le site avec un volet important dans le domaine de l’insertion.
Suite à cela, Nicolas Josse a souhaité mettre à profit son expérience de 11 ans dans le milieu de l’insertion professionnelle en Seine-et-Marne et a mené une réflexion sur les possibilités non seulement de voir aboutir nos projets à la Plaine des Bordes, mais aussi sur les moyens de les mener sous l’angle de l’insertion, et plus globalement, de gérer les activités de l’ensemble des acteurs impliqués sur le site de façon pragmatique et cohérente. Il a rédigé un dossier qui a été approuvé par notre Conseil d’administration et adressé à nos interlocuteurs du CG début octobre. Depuis, aucune réaction.
Nous avons tenté de rencontrer Christian Hervy – Conseiller général délégué chargé de l’Economie Sociale et Solidaire, du commerce équitable et de l’agriculture responsable – à sa permanence d’élu à Rungis fin octobre, mais il fut remplacé par une collaboratrice qui s’est montrée à l’écoute, mais n’a pas non plus donné de nouvelles depuis.
De son côté, Patrick Meslé a adressé le dossier à Jean-Pierre Barnaud, conseiller général de Chennevières, et à Jacques Perreux, Conseiller général et président de la commission environnement. Tous deux y ont trouvé un grand intérêt et Jacques Perreux a adressé mi-décembre un courrier de soutien au projet à l’intention de Christian Hervy, lui demandant de nous recevoir. Toujours pas de nouvelles.
Nous sommes également allés à la rencontre de Catherine Paul-Hardouin, Déléguée générale à l’emploi et à l’insertion du CG, mais elle n’a fait que nous confirmer que notre dossier et dans les mains des bons interlocuteurs et que la réactivité du CG est d’une extrême lenteur.
Malgré toutes nos démarches, fin 2012, nous ne sommes toujours pas invités aux réunions concernant les acteurs du site.

Compte-rendu 2013

Début avril, deux semaines après la dernière Assemblée générale, les habitants de Champigny étaient invités à une rencontre avec Christian Favier, président du Conseil général du Val-de-Marne. Une dizaine de nos Amapiens s’y sont rendus et ont profité de l’occasion pour lui faire savoir que notre beau projet pour la Plaine des Bordes attendait une réponse de ses services depuis longtemps. Nous lui avons publiquement offert un panier de légumes, ce qui a marqué les esprits, mais n’a rien changé dans les faits.
Début septembre, nous avons répondu à un appel à projets lancé par le Département de l’Economie Sociale et Solidaire, espérant que notre projet attirerait l’attention d’autres interlocuteurs, mais deux mois plus tard, nous recevions un courrier de refus, nous reprochant de ne pas avoir créé de lien avec le collectif « Les Robins de Bordes » qui s’est créé fin mai, regroupant Relocalisons, Téliane et les Abeilles des Bordes. Le Conseil général oublie sans doute que nous participions assidûment aux réunions auxquelles il invitait les associations impliquées dans le projet, et que du jour au lendemain, nous n’y étions plus invités, malgré le fait que nous avions de nouveau manifesté notre intérêt lors d’un rendez-vous fin 2012.
D’après nos dernières informations, la structure francilienne créée par Val Bio Centre – « Val Bio IdF » – se chargera de la gestion du maraîchage sur le site, et probablement de la vente de paniers en circuit court.
Nous avons fait preuve de persévérance, mais nous nous sommes heurtés systématiquement au manque d’écoute et de dialogue du Conseil général, qui a manifestement préféré nous écarter du projet, malgré le soutien que nous ont apporté des élus verts. Nous ne recevrons vraisemblablement pas d’explication à ce sujet.

Retrait en 2014

Les administrateurs de notre association préfèrent consacrer leur temps à des projets qui se concrétisent, plutôt qu’à se battre contre des moulins à vent…
Pour l’heure, les terres de la Plaine des Bordes sont quand même vouées à de l’agriculture bio et avec Val Bio Ile-de-France, la production sera sans doute écoulée sous forme de paniers en circuit court. Dans la mesure où ces terres ne sont pas menacées par un projet d’urbanisation ou autre projet aberrant, nous décidons d’en rester là, mais de rester néanmoins vigilants quant au devenir du site.

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